Taslima Nasreen est née en 1962 à Mymemsing, dans l'actuel Bangladesh. Elle est poussée à l'exil en 1994, lorsque, après la publication de son livre-pamphlet Lajja (La honte), elle est l'objet d'une fatwa la condamnant à mort. Devenue citoyenne suédoise, elle n'a cessé depuis de mener une vie d’errance, poursuivant son œuvre, dénonçant les conditions sociales des minorités, notamment des femmes musulmanes.
Depuis 2005, Taslima a multiplié ses voyages en Inde et a fini par s’installer à Kolkata, dans une région si proche de son Bangladesh natal où se trouvent ses sources d’inspiration, ses racines, les motifs de ses combats. Mais, depuis novembre 2007, les fondamentalistes réclament son expulsion. Le gouvernement indien l’a tenue enfermée à partir de ce moment-là sous prétexte d’assurer sa protection. D’abord assignée à résidence dans sa maison de Calcutta, elle est ensuite « éloignée » dans un endroit inconnu près de Delhi. Mesure qui se transforme vite en un internement pur et simple, destiné à l’obliger à quitter l’Inde de son propre gré. Ce qu’elle refuse, préférant affronter les menaces plutôt que renouer avec la vie d’errance qu’elle a menée par le passé. Cloîtrée, avec pour seuls compagnons un ordinateur et un téléphone capricieux, elle résiste jusqu’au moment où, privée des soins appropriés, sa santé chancelle. Fin mars 2008, Taslima Nasreen a repris le chemin de l’exil. En mai 2008, elle est passée brièvement à Paris, où le prix « Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes » lui a été remis.