Date de parution : | 30/06/2011 |
ISBN : | 978-2-84876-193-0 |
Pages : | 192 |
Prix : | 16.00 € |
Malcolm de Chazal, 1902-1981, écrivain et peintre de l'île Maurice, publie dans son pays à partir de 1940 des recueils de « pensées » et aphorismes. En 1947, il fait parvenir l'un de ces volumes, Sens Plastique, aux intellectuels français qu'il juge dignes de le recevoir : André Breton, Jean Paulhan, Francis Ponge, Jean Dubuffet. Le texte est accueilli dans l"enthousiasme et impose Malcolm de Chazal comme un astre poétique singulier. André Breton affirme : « Il y a là une proposition neuve… On n'avait rien entendu de si fort depuis Lautréamont. » Jean Paulhan, qui le publie chez Gallimard, préface le texte en affirmant : « Cet art mérite le nom de génie, ce nom-là et aucun autre. »
Malgré les appels pressants à venir à Paris, Chazal ne veut pas quitter son île. La spécificité de son univers et l"impossibilité de le classer parmi les mouvements littéraires de la métropole mènent à l’indifférence subséquente du milieu parisien. Peu à peu, malgré les nombreuses œuvres qu’il publiera, dont Petrusmok, La Vie filtrée et Sens magique, Malcolm de Chazal sera oublié de ceux qui le portèrent très haut, étant même « excommunié » par Breton du groupe des surréalistes au cours d’une mémorable séance. Ce changement de situation n’influence aucunement Chazal qui trouve son inspiration dans son île et ses habitants, et continue sa carrière littéraire pendant trois décennies, jusqu’à sa mort. Aujourd’hui Chazal compte encore beaucoup de lecteurs - Sens Plastique est un classique - mais qui était-il vraiment ?
En 1969, Bernard Violet, alors étudiant globe-trotter, a l’occasion de rencontrer Malcolm de Chazal à l’île Maurice. Avec l’inattendue – et parfois compliquée – collaboration de celui-ci, il y réalise une série d’entretiens qui constituent à ce jour, les documents sonores les plus passionnants et informatifs concernant l’auteur. Il va aussi avoir le privilège de le photographier, jeu auquel Chazal avait toujours refusé de se prêter. À la rencontre de Malcolm de Chazal est le résultat de ces longues conversations, où l’écrivain se confie sans tabou ni complexe sur de nombreux sujets : ses ancêtres et sa famille, son enfance solitaire, sa vocation d’écrivain, la genèse de ses œuvres, son choix de vie sur son île, le sens de l’univers, Dieu, l’argent, l’art, les progrès de la science, sa démarche de peintre, la littérature…
Un festival de l’esprit, de l’humour, d’originalité poétique, de géniale spontanéité, et surtout, pour citer de nouveau Paulhan : « quelque chose venant d’une autre planète. »
Une première édition de ce livre a paru sous le titre L’ombre d’une île en 1994 chez L’Ether Vague, Patrice Thierry éditeur. Indisponible depuis près de 15 ans, elle manquait aux nombreux admirateurs de Chazal.
« Un événement qu’il faut souligner […], feu d’artifice de réflexions, de définitions, d’axiomes, de paradoxes… » JMG Le Clézio, Le Monde