
Le bouclier de Marie
Marie Rebour
Alors oui, je vous vois venir, un livre sur l’inceste, le viol ; vous n’avez pas envie de lire un récit racontant une reconstruction après un événement dévastateur. Mais ce n’est pas encore un nouveau témoignage, c’est LE TÉMOIGNAGE, sans pathos. Comme le dit l’éditeur : « Un style pur et direct, sans aucune volonté de scandale, qui fait de ce témoignage un moment extraordinaire de littérature, de dignité et de beauté. »
Ce texte n’est pas sans rappeler, pour sa délicatesse, des films comme Jusqu’à la garde de Xavier Legrand ou Les chatouilles d’Andréa Bescond et Éric Métayer, ou pour la qualité de l’écriture le fabuleux livre Camille, mon envolée de Sophie Daull. Marie a six ans quand elle est violée par un cousin. Son cerveau va mettre en place un bouclier ; il va bloquer ce souvenir traumatisant, provoquant l’oubli : un mécanisme de défense. Son corps, quant à lui, va rejeter tout contact physique : on ne touche pas. Marie grandit cahin-caha, jusqu’au jour où le corps commence à se souvenir et le bouclier à se fissurer.
Récit d’une reconstruction, d’une construction et surtout l’émergence d’une grande écrivaine, tout simplement.
Frédérique