Gabriel Mouesca

Gabi Mouesca n'a que 22 ans lorsqu'il trouve la prison sur son chemin. Il a déjà à son actif une expérience conséquente des luttes qui secouent son milieu, son époque, son pays. Syndicaliste licencié après avoir occupé son usine pour empêcher sa délocalisation, mais surtout militant de l’organisation clandestine basque Iparretarrak, il est recherché depuis la fusillade d’août 1983 dans un camping des Landes qui a fait un mort (du côté des gendarmes) et un disparu (du côté des militants).

Le 1er mars 1984, la police lui tend un piège et il est arrêté à la suite d'une course-poursuite tragique (le camarade au volant est tué d’une balle dans le dos). Il « doit » déjà plus de quinze ans de prison lorsqu’il s’évade de la maison d’arrêt de Pau en décembre 1986. Dehors la lutte continue. Mais, six mois plus tard, il est à nouveau arrêté dans les Pyrénées.

Cette fois Gabriel Mouesca le sait, il n’est pas prêt de sortir. Il organise la résistance. Il passe son bac, suit les études de droit indispensables pour lutter avec les armes de l’ennemi, et lit beaucoup – le Che, la Bible, les journaux, les lettres qu’il reçoit comme une grande bouffée d’oxygène. Et surtout il ne se laisse pas broyer par la machine pénitentiaire. Ça tombe bien : au-dehors, l’Observatoire International des Prisons (OIP) voit le jour pour défendre le respect des droits et la dignité des personnes détenues. Son nouveau combat est né.

Après 17 ans de détention, il sort enfin. Désormais Gabriel Mouesca organise la résistance depuis l’extérieur. Un temps chargé de mission sur les prisons à la Croix-Rouge, il a été élu en juin 2004 président de la section française de l’OIP.

 




A publié aux éditions Philippe Rey